Le lymphœdème

Le lymphœdème est une pathologie chronique dont l’importance s’accroît dans le domaine scientifique pour l’application de traitements de plus en plus efficaces. Il se révèle en effet ne plus être une pathologie sans réponse, mais un sujet ouvert à diverses possibilités de traitement et de grands développements futurs.

Le lymphœdème est un œdème, c’est-à-dire une accumulation de liquide, à forte concentration protéique interstitielle. Il est dû à une capacité réduite de transport à charge de la circulation lymphatique.

L’augmentation de la concentration protéique le différencie de tous les autres œdèmes et est responsable de symptômes et signes qui permettent de distinguer le lymphœdème primaire et secondaire.

On entend par lymphœdème primaire un lymphœdème existant dès les premiers mois de vie, à la petite enfance ou à l’adolescence. Il apparaît normalement à la suite d’altérations structurelles du système lymphatique qui existaient à la naissance.

Le lymphœdème secondaire est un lymphœdème qui se manifeste à la suite d’évènements comme l’ablation des stations ganglionnaires lymphatiques à la suite d’une chirurgie oncologique, la dégénérescence des stations ganglionnaires lymphatiques après radiothérapie, la présence d’évènements traumatiques et les parasitoses (dont la filariose).

L’œdème

Génériquement l’œdème se définit comme une accumulation de liquide dans l’espace interstitiel de l’organisme.

Il existe de très nombreuses catégories d’œdèmes. Des « physiologiques » aux « pathologiques », typiques d’une dysfonction souvent occasionnée par des pathologies d’organe.

Les œdèmes physiologiques, comme l’œdème hydrostatique, le prémenstruel et le gravidique, sont caractérisés par une dysfonction transitoire souvent due à une surcharge.

Dans le cas des œdèmes pathologiques en revanche, on reconnaît souvent une pathologie d’organe. L’œdème rénal, l’œdème cardiaque, l’œdème hépatique en font partie. Dans d’autres cas (myxœdème, œdème rhumatismal, phlébœdème, lipœdème, lymphœdème), une pathologie spécifique est en cours.

Anatomophysiologie du système lymphatique

Il existe dans notre corps deux grands systèmes chargés de transporter le sang, le système artériel et le système veineux. Les deux systèmes confluent à la périphérie, où des capillaires artériels, veineux et interstice se rencontrent.

Le sang artériel arrive par les capillaires en apportant des nutriments aux tissus, tandis que le système veineux commence à collecter les déchets.

L’interstice se compose d’un réseau de cellules et de fibre, et c’est là que circule le liquide interstitiel, formé d’eau, de protéines, de sels minéraux et de différentes cellules, dont des virus et des bactéries.

Le système lymphatique est un système de drainage parallèle au système veineux et sa principale fonction est de drainer les fluides interstitiels qui se trouvent dans le tissu conjonctif périphérique. En cas d’augmentation de la production du liquide interstitiel, le système lymphatique se charge de conserver son équilibre.

Et c’est justement quand ce phénomène n’a pas lieu qu’apparaît l’état défini «œdème».

Les symptômes

Le lymphœdème génère des symptômes caractéristiques comme le gonflement chronique des membres, une sensation de lourdeur, tension et affaiblissement du membre intéressé.

Il s’agit d’une pathologie qui se manifeste de façon asymétrique. Ceci signifie qu’il touche un seul bras ou une seule jambe. Même dans les rares cas où l’œdème touche les deux membres, l’un a tendance à être plus gonflé que l’autre.

Le gonflement peut se révéler léger ou grave, au point de dégénérer parfois en éléphantiasis, une maladie caractérisée par un épaississement anomal de la peau et du tissu conjonctif sous-jacent.

Ceux-ci ne sont pas les seuls symptômes qui peuvent se manifester chez un patient atteint de lymphœdème.

Les autres symptômes sont pratiquement tous liés à la peau. En effet, celle-ci, au-delà de s’épaissir, devient plus fragile et plus exposée aux infections. Il est de plus facile d’observer un changement de couleur, avec une peau qui apparaît à la fois plus brillante et décolorée.

Dans certains cas, le sujet, en plus de l’alourdissement et la constriction du membre, peut ressentir une tension et des démangeaisons sur la peau.

Le lymphœdème peut donc être gênant, bien que non douloureux.

Les causes

Parmi les causes du lymphœdème, on pourra mentionner :

  • La cellulite infectieuse : une inflammation de la peau et du tissu sous-cutané, causée par une infection bactérienne
  • Le diabète, caractérisé par une accumulation de sucre dans le sang
  • L’érésipèle, une infection aiguë de la peau intéressant les vaisseaux lymphatiques, notamment des jambes, du bras et du visage.
  • L’obésité, un excès de graisse corporelle
  • Le syndrome de Turner, caractérisé par l’absence de l’un des deux chromosomes X chez la femme
  • La phlébothrombose, connue aussi sous le nom de thrombose veineuse profonde, est caractérisée par l’obstruction d’une veine par un caillot de sang, non précédée d’une inflammation de la paroi.
  • Éventuelles brûlures, avec lésions de la peau et du tissu sous-jacent

Le diagnostic

Le diagnostic du lymphœdème est une procédure indispensable pour définir les bons traitements à appliquer.

Le lymphœdème se diagnostique essentiellement à l’examen clinique, c’est-à-dire par l’observation médicale directe du membre concerné, même s’il peut être étayé par des examens instrumentaux pouvant confirmer le diagnostic suspecté.

Le principal avantage du diagnostic de cette pathologie est représenté par l’atteinte d’un seul membre. Ceci permet de le reconnaître plus facilement et de le distinguer d’autres états pathologiques.

Le diagnostic différentiel, qui cherche à éliminer parmi diverses manifestations similaires celles qui ne comprennent pas l’ensemble des symptômes constatés au cours des examens, doit être effectué en présence d’œdème dû à une insuffisance cardiaque congestive, insuffisance rénale et insuffisance hépatique. Ces trois pathologies présentent en effet souvent des symptômes à type d’œdème.

Les thérapies

Pour le traitement du lymphœdème, il existe diverses solutions thérapeutiques. Celles-ci comprennent:

  • Le drainage lymphatique manuel
  • La pressothérapie pneumatique
  • La kinésithérapie respiratoire
  • L’hydrokinésithérapie
  • L’alimentation
  • Le traitement médicamenteux
  • La thérapie physique (électrostimulation par exemple)
  • La microchirurgie dérivative

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